Alain BARTZEN et Yves BERNAUER, représentants du personnel FORCE OUVRIERE
Alain BARTZEN et Yves BERNAUER, représentants du personnel FORCE OUVRIERE‚ société STRACEL, Groupe papetier UPM – KYMMENE
A propos d’un projet de cession ou fermeture du site par la maison mère finlandaise
IECI est intervenu auprès de STRACEL dans un contexte particulièrement difficile : 2 mois plus tôt, notre maison mère avait annoncé : « D’ici 1 an, jour pour jour, soit le site aura été racheté par un autre industriel, soit il aura été fermé ! »
Le coup de massue fut très violent pour tous : direction du site, encadrement, salariés. Personne n’avait pressenti la chose ; la quasi totalité du personnel pensait que c’était la fin ! Nous étions KO et ne comprenions pas cette décision.
Au démarrage, nous avons pensé qu’IECI était mandaté par la direction du groupe pour « nous faire passer la pilule » ! A quoi d’autre pouvait bien servir un consultant dans ce contexte ?
Ils ont alors proposé 3 objectifs et une méthode de travail :
Les objectifs :
- Se donner toutes les chances d’intéresser un investisseur, malgré la probabilité très faible d’aboutir ;
- Nous aider à tenir, moralement et dans les moins mauvaises conditions, à une période où le chantage sur un arrêt anticipé du site planait
- Nous aider à préparer l’avenir, au delà de cette année critique, que ce soit dans ou hors de STRACEL
La méthode :
- D’abord écouter ! Par des entretiens et un questionnement ouvert (mais aussi exigeant), auprès d’un nombre important d’opérationnels, d’encadrants; auprès des organisations syndicales aussi
- Puis par une restitution faite auprès de tous, ensemble, sans langue de bois et sans concession ; nous obligeant à regarder les choses en face : ce que pensent réellement les gens ; les responsabilités de chacun, les nouveaux enjeux, les choix (non nuls !) qu’il nous restait pour prendre en main notre avenir collectif. Il y en avait pour tout le monde : la direction, le management, les syndicats aussi !
- Et, ensuite, des axes de travail, pragmatiques et parfois « décalés »
- Et un accompagnement sur les sujets les plus délicats.
Au final, cela a permis :
- Une véritable prise de conscience des réalités, et de ce que nous pouvions faire
- Des actions pour maintenir le site opérationnel, irréprochable
- De tenir le coup : par l’action, en se serrant les coudes autant que possible, en maintenant un bon niveau sécurité alors que la déprime omniprésente multiplie les risques
- De soutenir quelques personnes particulièrement exposées ou isolées
- De commencer à se préparer pour la suite, même si ce point était insupportable les premiers mois
Concrètement
- Un repreneur a effectivement racheté le site et maintenu la moitié des emplois
- La grosse majorité du personnel est restée active et la tête haute
- Aujourd’hui, malgré toutes les tensions qu’une telle période génère nous avons su aboutir à une situation inespérée un an plus tôt
En fait, IECI nous a fait regarder les choses en face et nous prendre en main, tout en nous aidant à garder notre place d’organisation syndicale exigeante et mobilisée pour les salariés.